De nombreuses exploitations observent une hausse des cellules somatiques en été, comme en témoigne une étude américaine (graphique 1). Il s’agit d’un effet saisonnier évident. La résistance de la vache est-elle plus faible pendant la saison estivale ou la pression environnementale est-elle plus forte ?
Le système immunitaire non spécifique (ou inné) est le premier mécanisme de défense contre les agents pathogènes, mais le stress thermique supprime partiellement ces défenses. À la clé : un risque accru d’inflammation aiguë, comme une mastite ou des infections utérines (Steele, 2016).
Risque accru d’inflammation
Le stress thermique entraîne, en outre, une augmentation du stress oxydatif, soit une hausse des substances nocives indésirables dans le corps susceptibles d’endommager les cellules, ce qui exerce également une pression sur l’efficacité du système immunitaire acquis (ou adaptatif) (Pahlavani et Harris, 1998). Et un système immunitaire moins efficace ouvre la porte aux inflammations. Ce phénomène se traduit par une augmentation du nombre de cellules somatiques (globules blancs) dans le lait. Au lieu d’empêcher les inflammations, le système immunitaire doit désormais les combattre. Résultat ? Une perte d’énergie et des dommages aux tissus de la mamelle, par exemple. Les problèmes de santé de la mamelle constituent l’une des principales raisons des réformes non désirées, ce qui affecte directement les rendements agricoles et le rendement journalier à vie. En période de stress thermique, il convient de garder un œil encore plus attentif sur le taux d’échec durant les 100 premiers jours de lactation. Il doit être inférieur à 5 %.
La hausse des températures contribue, par ailleurs, à la prolifération des agents pathogènes. La température idéale pour Escherichia coli sesitue entre 19,3 et 44,5 °C et entre 22,7 et 41,0 °C pour Klebsiella pneumonia (Raghubeer et Matches, 1990). En outre, le risque d’infection par Streptococcus uberis est plus élevé en cas de pâturage en plein air (Riekerink et al., 2006).
Diminution de la production laitière à long terme
Qui plus est, le stress thermique semble tuer davantage de cellules du tissu de la mamelle, ce qui pourrait expliquer une baisse de la production de lait à long terme (Tao et al., 2018). Les vaches ayant subi un léger stress thermique pendant le tarissement ont produit en moyenne moins de 6,3 kg de lait par jour (!) lors de la lactation suivante (Tao et al., 2012). Les génisses nées à ces périodes ont, elles aussi, produit beaucoup moins de lait au cours des trois premières lactations (-2,2 kg/j, -2,3 kg/j et -6,5 kg/j respectivement) (Laporta et al., 2020).
Rafraîchissement et consommation d’eau suffisante
Comment soutenir au mieux vos vaches en cas de stress thermique ? Le plus important est de rafraîchir vos vaches (laitières et taries). Vous devez leur proposer suffisamment d’eau : une vache peut facilement boire 250 litres d’eau par jour en cas de stress thermique. La recommandation standard est d’au moins un abreuvoir ouvert de 120 cm de large pour 20 vaches, ou deux abreuvoirs à tubes (à 20 l d’eau/minute). Les dimensions idéales sont de 60 cm de hauteur et 7 cm de profondeur pour que vos vaches puissent boire facilement.
Bonne hygiène alimentaire
Votre gestion de l’alimentation doit égalementfaire l’objet d’une attention particulière en cas de stress thermique. L’hygiène des aliments est capitale : ils doivent être propres et frais. Les champignons, les levures et les bactéries (indésirables) prospèrent dans les ensilages de maïs et d’herbe sensibles à la chaleur d’aujourd’hui. Lors d’un essai pratique réalisé au cours de l’été 2020, il a été constaté que les rations de 4 exploitations sur 4 présentaient des niveaux trop élevés de moisissures, de levures et d’entérobactéries. Pour entraver le développement de ces micro-organismes indésirables, nous conseillons d’utiliser un inoculant anti-échauffement à large spectre tel que le Selko-TMR. L’idéal pour inhiber les trois différents micro-organismes (voir figure 2). Vous pouvez doser ce produit dans le chariot de mélange et/ou traiter la surface de coupe de vos ensilages.
Figure 2. Étude Trouw Nutrition 2021
Prise alimentaire plus importante et progressive
L’utilisation du Selko-TMR permet de conserver plus longtemps la fraîcheur des aliments, ce qui se traduit par une prise alimentaire plus importante et progressive au cours de la journée (voir figure 3). Pour conserver la fraîcheur des aliments au niveau de votre cornadis, nous vous recommandons notamment de nourrir les animaux deux fois par jour et d’évacuer les restes d’aliments chaque jour.
Figure 3. La différence de prise alimentaire entre Selko-TMR et le groupe témoin, exprimée en pourcentages. Étude de Kempenshof, 2005.
Prévention de l’acidification du rumen
Outre l’hygiène alimentaire, l’acidification du rumen est également un point d’attention clé. Elle contribue, en effet, à la pénétration de substances indésirables dans l’organisme, ce qui entraîne une baisse de l’absorption énergétique et protéique. Vous éviterez de nombreux problèmes en empêchant votre ration de fermenter. D’autres comportements alimentaires peuvent également faire fluctuer le pH ruminal.
Pour lutter contre l’acidification du rumen, on utilise des tampons afin d’en augmenter le pH. Les tampons de qualité comme Maxcare Buffer comportent du bicarbonate de sodium, mais aussi une levure vivante telle que Levucell SC. Ces levures vivantes aident à réduire le risque d’acidification (subaiguë) du rumen.
pH ruminal moyen plus élevé grâce à Levucell SC
Une publication récente de Promo et al. (2020) révèle que les vaches qui ont reçu Levucell SC avaient un pH ruminal moyen beaucoup plus élevé que le groupe témoin. De plus, le pourcentage de vaches ayant un pH ruminal < 5,8 était de 7,7 % dans le groupe Levucell SC et de 42,9 % dans le groupe témoin (figure 4). Le système immunitaire a, de surcroît, montré une réaction moins sévère avec Levucell. Grâce à l’amélioration de la capsule résistante au rumen, Levucell SC Titan est désormais encore plus résistant aux conditions difficiles de granulation.
Figure 4.
Ajout d’antioxydants
Comme décrit ci-dessus, le stress oxydatif est plus élevé en période de stress thermique. Une alimentation plus riche en antioxydants est, par conséquent, bénéfique. Notez, par exemple, que l’herbe des jeunes pâturages contient une forte teneur en vitamine E. Vous pouvez, en outre, fournir à vos vaches des antioxydants naturels provenant d’extraits de plantes comme AO-mix R et du sélénium organique comme Optimin SeY.
Trouw Nutrition Benelux a récemment introduit le bolus Farm-O-San Cellow. Ce produit contribue au maintien d’une bonne santé de la mamelle et peut être utilisé dès les premiers signes d’augmentation du nombre de cellules somatiques.
Coup d’œil sur toutes les mesures
Si le stress thermiquediminue la production de lait, il affecte aussi la santé de vos vaches. Pour prévenir ce phénomène, vous devez avant tout rafraîchir vos vaches et leur fournir de l’eau en suffisance. Prévoyez également une alimentation aussi savoureuse que possible, un tampon ruminal avec levures vivantes et des antioxydants supplémentaires.
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