Tirez le meilleur de votre bétail avec les 4 chiffres clés de HealthyLife

Le rendement journalier à vie (RJV) de vos vaches vous permet de vous faire une idée de l’efficacité de la production laitière de l’ensemble de votre troupeau. Le RJV est déterminé par la réussite de votre élevage et de la transition vers la période de lactation. Cette période de transition constitue souvent l’amorce de nombreux défis, tant pour la vache que pour l’éleveur. Trouw Nutrition lance le programme HealthyLife pour vous aider à les relever.

Le programme HealthyLife traduit les dernières connaissances scientifiques sur la période de transition en conseils et protocoles pratiques. Cet article présente comment améliorer le RJV et le rendement de votre exploitation laitière. Le RJV indique la quantité de lait produite (kg) par jour de vie de la vache. La production totale de lait va donc de pair avec l’âge. Pour optimiser le RJV et obtenir un rendement maximal, les quatre chiffres clés suivants sont visés dans le cadre du programme HealthyLife :

Les 4 chiffres clés de HealthyLife 

  1. Les génisses atteignent un pic de production de 70-73 % du troupeau
  2. Le taux de réforme involontaire du troupeau pendant les 100 premiers jours de lactation est inférieur à 5 %.
  3. Les vaches atteignent un pic de production dans les 40 à 60 jours après le vêlage
  4. Le taux de réforme des génisses est inférieur à 15 %.

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Healthy Life | Identifier les vaches résilientes

Une vache robuste ou durable vit longtemps, fait facilement une lactation supplémentaire et permet de diminuer le taux de réforme imposée. Dans le cadre du programme HealthyLife, nous préférons pourtant parler d’une vache résiliente plutôt que d’une vache robuste, car le terme « robuste » ne traduit pas nécessairement sa capacité à faire face au changement avec flexibilité. Dans une de ses études, Wageningen définit la résilience comme la capacité à faire face à de petits changements environnementaux. Les vaches laitières sont classées selon leur niveau de résilience, sur la base de grandes quantités de données (par exemple, la production de lait).

Dans la figure 1, les vaches résilientes présentent une variation quotidienne de la production laitière plus faible que les animaux moins résilients. Dans la mesure où ces vaches résilientes sont mieux à même de faire face aux défis métaboliques rencontrés durant la période de transition, leur production de lait diminue plus lentement, atteignant un pic de production entre 40 et 60 jours.

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Figure 1. Courbe (de lactation) de Wilmink des vaches résilientes et moins résilientes (adapté de T. V. L. Berghof, M. Poppe et H. A. Mulder, 2019)

HealthyLife | Vérifier le pic de production et le taux d’échec des génisses

L’étude de Carvalho et al., 2019 (figure 2), basée sur plus de 7 500 vaches laitières, révèle que le moment du pic de production est un excellent indicateur de santé. Elle montre très clairement qu’une seule affection clinique cause déjà un retard du pic de production et une production laitière nettement inférieure, tant chez les génisses que chez les vaches plus âgées.

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Figure 2. Effet d’une affection clinique dans les 21 premiers jours après le vêlage sur le moment du pic de production et la quantité de lait pour les génisses et les vaches plus âgées (adapté de Carvalho et al. 2019).

Qui plus est, le pic de production nous renseigne également sur le succès de l’élevage. Si les génisses passent par une période de transition normale (sans affections cliniques ni naissances difficiles), un faible pic de production peut éventuellement s’expliquer par un développement limité de l’élevage. Les animaux consomment ainsi relativement plus de VEM et DVE dans un objectif de croissance plutôt que de production de lait. L’idée est d’avoir des génisses qui culminent entre 70 et 75 % de la moyenne du troupeau.

En marge du pic de production, le taux d’échec des génisses est un bon paramètre pour mesurer le succès de l’élevage du jeune bétail et la résilience. Objectif : un taux d’échec inférieur à 15 %. En Allemagne, ce chiffre est beaucoup plus élevé. D’après étude portant sur 43 000 vaches réformées d’exploitations à haut rendement, 29 % des génisses sont réformées au cours de la première lactation. Un quart de ces animaux ont même été réformés au cours des 30 premiers jours de lactation. Si l’on tient compte des coûts d’élevage d’une génisse, main-d’œuvre incluse, qui s’élèvent à plus de 2 000 euros (source : programme de calcul Jonkos), les coûts cachés se chiffrent entre 5 000 et 10 000 euros par an pour une exploitation de 100 vaches laitières.

Healthy Life | Choisir un intervalle optimal entre les vêlages

Une étude allemande récemment publiée a suivi pendant 8 ans plus de 20 000 vaches laitières réparties dans près de 30 exploitations. En matière de fertilité, il est apparu qu’un intervalle de vêlage plus long est associé à une production à vie plus élevée (figure 3). Un constat très intéressant.

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Figure 3. Durée de la vie productive de 26 212 animaux ayant eu au moins 3 lactations en fonction de l’intervalle entre les vêlages (selon Römer et al., 2020).

On observe également que les vaches ayant vêlé 3 fois en 5 ans ont produit davantage (55 264 kg de lait) qu’un groupe ayant vêlé 5 fois (53 757 kg de lait). Le rendement journalier à vie était donc également plus élevé, 21 contre 20 kg de lait/jour de vie. Si l’on prend également en compte l’aspect économique, cette étude indique qu’il faut viser un RJV de 20 kg de lait. Un intervalle de vêlage court n'est donc pas toujours le scénario le plus idéal. Certainement si l'on inclut les coûts d'élevage et de santé en plus des coûts d'alimentation.

Outre les améliorations apportées à l’élevage, les choix en matière de fertilité peuvent aussi considérablement impacter le RJV. Un ajustement de l’intervalle optimal entre les vêlages permet non seulement d’obtenir un meilleur rendement, mais aussi une plus grande satisfaction au travail.

Healthy Life | Essayer de réduire le taux d’échec

Le quatrième et dernier chiffre clé est la réduction du taux d’échec dans les 100 premiers jours de la lactation. Cet indicateur est facile à calculer et donne une idée objective du bon déroulement de la période de transition. La cause d’échec dans les 100 premiers jours de lactation est souvent attribuable à la période de tarissement. Nous savons d’expérience que le producteur laitier perçoit ce paramètre de manière très différente de la réalité, ce qui donne lieu à des discussions intéressantes. L’objectif est d’enregistrer un taux d’échec inférieur à 5 %.

À vous de jouer : Des indicateurs clés de performance pratiques pour savoir où s'améliorer

En bref, les 4 chiffres clés du programme HealthyLife fournissent une analyse rapide des points à améliorer pour accroître le rendement journalier à vie de votre exploitation laitière. Vous souhaitez l’augmenter ? Utilisez le calculateur HealthyLife en ligne. Grâce à lui, vous obtiendrez des trucs et astuces concrets pour augmenter le rendement journalier à vie. D’un fonctionnement sain à un rendement maximal. Faites vos comptes !

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